· Pouvez-vous vous présenter ?
Je
m’appelle Jean-Marc Dhainaut. J’ai 45 ans, mais ça, ce n’est que sur les
papiers. Concrètement, j’ai décidé d’arrêter de vieillir lorsque j’ai eu 40 ans
(rires). Je suis né dans le Nord et j’habite dans le Pas de Calais. Je suis
ouvrier dans l’industrie automobile.
· Pouvez-vous nous parler de
vous et de votre passion pour l’écriture ?
Avez-vous toujours su que vous seriez écrivain ?
Quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à écrire?
Depuis combien de temps écrivez-vous ?
Avez-vous toujours su que vous seriez écrivain ?
Quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à écrire?
Depuis combien de temps écrivez-vous ?
Mon
arrivée dans le monde de l’écriture n’était pas prévue. Ce n’est pas quelque
chose dont je rêvais depuis des années ou après quoi je courrais. Je ne me
prétends pas écrivain, je laisse ce terme aux élites (ceux dont c’est vraiment
le métier, qui en vivent). Je suis simplement un auteur. L’écriture n’est pas
une passion, c’est autre chose que j’ai du mal à définir pour moi. Ce n’est pas
non plus un besoin : je ne cherche pas à exorciser ou exprimer quoi que ce
soit. Je crois qu’en écrivant j’ai simplement répondu à l’instinct qui me
chuchotait de le faire parce que mon imagination me dessinait des scénarios
autour de tout ce qui m’a rendu curieux dans la vie. En y songeant, je pense
simplement que c’est le destin qui m’a parachuté là parce que j’avais des
histoires à raconter. L’élément déclencheur fut des histoires surnaturelles et
fantastiques que j’inventais en 2013 sur Facebook et dans lesquelles je donnais
des rôles totalement caricaturaux et humoristiques à mes amis, ma famille. Je
me suis alors découvert à travers ces histoires qui plaisaient une étrange
envie d’aller plus loin. Un scénario (celui de mon premier roman Au-delà d’un
destin) avait germé dans mon esprit quelques années plus tôt, mais je ne
réalisais pas encore qu’un jour je passerais de la vague idée ou envie à
l’écriture. Je me suis donc lancé dans l’aventure à partir de 2014 et j’ai été
publié pour la première fois en 2016 (par une maison d’édition alternative,
chose qui m’a certainement mis le pied à l’étrier).
· Avez-vous un autre métier
ou vivez-vous de votre passion pour l’écriture ? dans le cas, d’activités
multiples, comment arrivez-vous à les concilier ? (Au niveau temps)
Est-ce que vous écrivez tous les jours ?
Vivre
de ses livres est je crois le rêve ultime de tous les auteurs. J’aimerais bien,
mais c’est impossible pour l’instant. Comme je l’expliquais dans ma
présentation, j’ai un autre métier : je travaille en usine, dans
l’automobile. Comme je travaille en horaires postés, j’écris lorsque le temps
et la fatigue me le permettent, et ce n’est pas toujours facile. J’essaie
d’écrire tous les jours, mais je ne me mets pas de pression. Je n’écris pas
pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, pas même à moi-même, alors je
prends le temps. Il m’a fallu toutefois faire le tri dans mes nombreuses
passions ou centres de curiosités, et c’est parfois frustrant. Je crois, que
pour pouvoir faire tout ce que j’ai envie de faire et de découvrir, que
plusieurs vies me seront nécessaires (rires).
· Pouvez-vous nous raconter
comment vous vous organisez lorsque vous écrivez ?
(Où puisez-vous vos idées ? Comment construisez-vous vos
personnages ? Est-ce que vous vous inspirez de vos proches, de votre histoire
personnelle ?)
Lorsque vous commencez l’écriture d’un roman,
est-ce que vous suivez un processus particulier ?
J’ai un classeur pour
chaque roman. Dedans, j’y griffonne mes idées, la trame, les éléments, mais je
ne fais aucun plan, aucun squelette. Tout commence par une sorte de puzzle dont
je connais le début, la fin, et quelques pièces du milieu. Ensuite, je chemine
au grès de l’imagination en harmonisant l’ensemble des idées qui me viennent.
Je ne travaille jamais sur plusieurs romans en même temps, j’aurais horreur de
me disperser. Ensuite, je ne commence jamais l’écriture d’un roman tant que je
n’en ai pas trouvé le titre. Le titre est pour moi un fil conducteur. Il m’est
arrivé de le changer, mais sans jamais m’écarter de ce fil. Je m’inspire de
tout, absolument tout : de ce que j’ai pu vivre, de mes passions,
entendre, voir, de gens qui m’entourent ou d’histoires que l’on me raconte. Par
exemple, mon meilleur ami m’a inspiré de nombreuses choses d’après des
histoires qu’il me racontait et qui nourrissaient aussitôt mon imagination sans
qu’il ne s’en rende forcément compte. Mais il le découvre après. Donc, pire
qu’à un journaliste, attention à ce que vous racontez à un auteur (rires). J’écris
de manière linéaire : par exemple, je ne vais pas entamer le chapitre
final, puis écrire le 7ème, puis commencer un tel passage qui doit
se passer plus loin. Je coordonne tout grâce à l’ensemble de mes notes et
j’avance étape par étape sans jamais en brûler. Je sais ce qui va se passer plus
loin, mais j’y viens progressivement, au fur et à mesure.
· Comment est né Alan Lambin ?
J’avais
envie de créer un personnage au cœur des nombreux témoignages qui existent sur
les phénomènes de hantises, et de le rendre témoin lui-même de ces choses curieuses
sur lesquelles il enquête avec beaucoup de recul et de discernement. Mon attachement à la Bretagne (terre de
légendes), puisque j’ai ma sœur qui y vit, se prêtait parfaitement à l’état
d’esprit d’Alan Lambin et à la manière dont il a forgé ses convictions (souvent
mises à rude épreuve). C’est pour cela qu’il porte un prénom breton,
d’ailleurs, et qu’il habite dans un petit hameau des côtes d’Armor. Son père
étant né dans le Nord, il porte le nom de famille Lambin (qui est le nom de
jeune fille de mon arrière-arrière-grand-mère). Un animateur de radio m’a un
jour fait cette réflexion « Alan Lambin est un personnage plutôt torturé,
non ? » et cette question m’avait beaucoup surpris car elle me
faisait réaliser, en effet, qu’il l’était bel et bien. Paradoxalement, la vie
et les émotions que je créais chez Alan faisaient de lui quelqu’un de
mystérieux, posé, mais effectivement torturé émotionnellement. Au-delà de ce
qu’il était, sa vie sentimentale, et sa vie tout simplement, lui avaient
tellement fait de crocs-en-jambe qu’il portait au fond de lui des blessures qui
le faisaient toujours souffrir et renoncer à un bonheur auquel il avait
pourtant droit, lui aussi.
· Pourquoi les histoires de
fantômes ?
J’ai
toujours été, non pas passionné, mais intrigué par les phénomènes de hantises
et par les nombreux témoignages que j’ai pu entendre de la bouche de ceux qui
les vivaient (souvent des familles entières que cela bouleversait). Le
paranormal offre un tel champ à l’imagination que j’aime l’explorer avec toutes
les hypothèses possibles propres au fantastique, et provoquer des émotions
souvent angoissantes et frissonnantes tout en touchant les lecteurs. Il est
naturel d’avoir peur de ce que l’on ne connaît pas, et j’essaie de jouer avec
ces peurs. Mais mes romans ne sont pas des machines à faire sursauter comme on
peut le voir au cinéma ni des trains fantômes qui font hurler de terreur,
j’essaie d’apporter bien d’autres choses que l’imagination du lecteur se veut
de décrypter et de ressentir. L’Histoire tourmentée de notre pays me sert
souvent de fond, car j’y suis très sensible.
· Que ressent-on lorsque
l’on peut toucher pour la première fois notre histoire, fruit de tant de
travail, sous format livre / papier ?
C’est
une sensation étrange, mais pour tout vous dire, je la ressens toujours à
chaque fois que je regarde mes romans. Je ne réalise pas. Je vais vous dire la
vérité : lorsque je lis des chroniques de mes romans, j’ai l’impression
que ce n’est pas de mes écrits ni de moi dont il s’agit. J’ai un sourire jusqu’aux
oreilles, mais je ne réalise pas. J’ai l’impression que cela concerne quelqu’un
d’autre. Et lorsque je regarde mes romans posés sur une table de dédicace, je
me demande parfois pourquoi je suis là, comment ça se fait ? Cela peut
paraître idiot, mais c’est la vérité. J’ai l’impression de vivre un rêve. Oui,
c’est ce que je ressens. Mais si c’est un rêve inconscient (puisque je n’étais
pas prédestiné à l’écriture), je suis content d’avoir tout fait pour le
réaliser (et ça n’a pas toujours été facile) et en être arrivé-là. Mais je ne
dois pas cette réussite qu’à moi seul. Je la dois à tous ceux qui m’ont fait
confiance et m’ont soutenu. Et cela passe par ma maison d’édition (Taurnada),
mais aussi à la quinzaine de personnes que je connais et auxquelles je fais
lire mes manuscrits avant de les envoyer. Leurs retours de lectures me sont
très importants et me permettent de peaufiner mon travail. C’est comme si
chaque roman qui sort est le fruit d’un travail d’équipe. Si un jour cette
aventure formidable dans ma vie devait s’arrêter, je n’aurais rien à regretter.
Pour le fun :
· Quel est votre rêve le
plus cher ?
Revoir
un jour tous ceux qui me manquent, ou me manqueront, et pouvoir les prendre
dans mes bras.
· Si vous pouviez avoir un
pouvoir magique, quel serait-il ? Pourquoi ?
Connaître
l’histoire d’un objet, d’un lieu, quel qu’il soit, rien qu’en le touchant.
· Si vous pouviez rencontrer
une personne célèbre (vivante ou morte), qui choisiriez-vous ?
Pourquoi ?
J’aurais
adoré bavarder avec Jean-Ferrat. Lui et moi aurions certainement eu bien des
choses à nous dire sur le monde à refaire, nos colères, et sur la beauté de la
chose la plus simple au monde, mais à la fois la plus compliquée : la vie.
Mais je crois que par-dessus tout, les gens que je voudrais rencontrer ne sont
ni célèbres (je me moque de la célébrité) ni vivants : des gens de ma
famille, des ancêtres, que je n’ai pas connus.
· Si vous pouviez recréer
notre monde de manière loufoque et complétement utopique, comment l’imagineriez-vous ?
Assurément
sans argent et sans politiciens.
· Pouvez-vous nous donner 10
infos sur vous ?
Difficile
à dire.
*L’information
principale serait que j’ai terminé l’écriture d’un autre roman, que je
travaille déjà sur le suivant et que les suivants des suivants me donnent déjà
des coups de pied aux fesses.
*Je
suis un Gaulois très réfractaire (j’ai mon caractère et je suis râleur). Je
déteste la fatalité et la résignation, mais comme dit mon père « mieux
vaut avoir un sale caractère que de ne pas en avoir du tout ».
*Je
suis quelqu’un de passionné, j’aime les défis (si j’y vois un intérêt
personnel).
*Je
pleure devant les téléfilms de Noël et je me fiche de le dire, puisque comme
disait notre cher Johnny « un homme qui ne pleure pas est un homme qui n’a
pas de cœur ».
*J’aime
écrire au coin du feu l’hiver et ça ne fait pas 10 infos, mais parler de soi
n’est jamais très facile, alors, je vous laisse imaginer celles qui manquent.
Vous
pouvez retrouver Jean-Marc Dhainaut :
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- Sur Instagram
- Sur son site
- Sur le site des éditionsTaurnada
Vous
pouvez retrouver la liste de ses ouvrages ici.
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