jeudi 11 juin 2015

Présentation des auteurs [2] - MAIA BRAMI


MAÏA BRAMI
 

©Julien Brami

 
1.      Pouvez-vous vous présenter ?
 
C’est un exercice difficile. Je pense que mes réponses à vos questions seront un bon début de présentation…
 
 
2.      Avez-vous toujours su que vous seriez (ou voulu être) écrivain ?
 
Je l’ai su assez tôt, en classe de 6e. Le professeur de français nous a proposé un devoir sur table où il fallait raconter une heure de cours avec l’un de nos professeurs et j’ai choisi le prof de Maths qui me terrifiait. J’ai écrit un texte plein d’autodérision, où je dédramatisais mes larmes. La semaine suivante, mon texte a été lu devant la classe. Et la réaction amusée des élèves m’a soudain fait prendre conscience que, grâce aux mots, j’avais un pouvoir, j’étais quelqu’un. C’est ce qui m’a décidée à devenir écrivain.
 
 
3.      Depuis combien de temps écrivez-vous ?
 
Je serais tenter de répondre, depuis que je suis en âge d’écrire. J’ai retrouvé un recueil de poèmes composé à 8/9 ans.
 
 
4.      Quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à écrire ?
 
Voir question 2
 
 
5.      Qu’est-ce qui vous a poussé à sauter le pas, à envoyer votre premier manuscrit à une maison d’édition ?
 
J’ai eu vent d’une collection pour adolescents qui débutait. L’éditeur recherchait des textes. A l’époque, j’écrivais des nouvelles et je ne pensais pas écrire pour la jeunesse, mais mes parents m’ont dit d’essayer. J’ai pris un mois pour relever le défi. En trois semaines, j’avais écrit « Vis ta vie Nina » ! Pour l’anecdote : l’éditeur en question n’en a pas voulu et le manuscrit a fait plusieurs maisons avant de trouver preneur chez Grasset jeunesse.
 
 
6.      Vivez-vous de votre passion pour l’écriture ou avez-vous un autre métier? Dans le cas d’un autre métier, comment arrivez-vous à concilier les deux ? (au niveau temps)
 
Ce serait merveilleux de vivre de sa plume, mais rares sont les élus. Un auteur touche bien peu sur chaque livre vendu — moins d’un euro en général. Donc, à moins d’en vendre des quantités, il faut avoir un boulot alimentaire à côté. J’ai longtemps été journaliste freelance — presse, Net, radio, TV — et j’anime régulièrement des ateliers d’écriture en banlieue dans les écoles, les collèges, et au Mémorial de la Shoah, à Paris. Je réalise aussi de plus en plus de portraits de musiciens classiques. Il m’arrive aussi de couvrir des festivals en tant que photographe. Jusqu’ici, j’ai réussi à me ménager beaucoup de temps pour écrire, ce qui me permet de travailler de façon intense sans être coupée dans ma concentration.
 
 
7.      Où puisez-vous vos idées ?
 
De la vie, je pense. Quand je me rends dans les classes, je raconte souvent aux petits que j’ai l’impression que mon cerveau fonctionne comme un tamis, qui filtre un tas d’informations. Lorsqu’une idée me reste en tête et m’obsède, ça devient une pépite qui demande à être exploitée par l’écriture.
 
 
8.      Comment construisez-vous vos personnages ? est-ce que vous  vous inspirez de vos proches, de votre histoire personnelle ?
 
Certes, l’imagination pure et dure n’existe pas. Elle se nourrit de la vie, de l’expérience, de tout ce que je peux voir ou entendre, qu’on me raconte, que je lis.
 
 
9.      Vos livres sont principalement tournés vers le personnage féminin ou vers les enfants, est-ce quelque chose qui vous tiens à cœur ?
 
Mais les garçons sont aussi présents dans tout ce que j’écris : dans certains de mes albums pour enfants ou même dans « Norma », mon premier roman en littérature générale, dont le héros est un adolescent, Léo. Dans mes nouvelles « Passages » (Océan édition), on rencontre aussi bien des garçons que des filles. Quant aux « Princes charmants n’existent pas », il fait la part belle aux garçons aussi, à travers les lettres de Rodrigue. Sans compter « Lettre au poète », qui évoque Jean Cocteau. Mais il est vrai que je suis aussi très intéressée par la femme et son corps, ce qui transparait dans mes autres textes pour adultes.
 
 
10.    Vous avez racontez votre propre expérience dans L’inhabitée, ce n’est pas trop difficile de raconter une expérience telle que celle-là ? ou au contraire est-ce un soulagement ?
 
À vrai dire, je n’avais pas le choix. C’était une question de survie. Il ne s’agissait pas d’écrire un témoignage, mais d’arriver à sublimer ma détresse pour en faire une œuvre littéraire. La construction et les mots permettent la distance, cette part d’universalité qui fait la force d’un roman et engage l’empathie du lecteur. Je voulais contrer le destin, parler de mon infertilité pour me rendre fertile, me remettre à créer, me rendre la vie.
 
 
11.     Lorsque vous commencez l’écriture d’un roman, suivez-vous un processus particulier ?
 
Quand je commence à l’écrire, c’est qu’il est d’une certaine façon prêt à sortir. En général, j’ai une ligne directrice assez lâche qui oscille au mesure que les chapitres avancent. Plus qu’une ligne, c’est une sensation qui me guide tout au long de l’écriture. J’ai remarqué aussi que j’ai une BO spécifique pour chaque texte, idem avec les lectures qui me nourrissent pendant l’écriture.
 
 
12.    Vous avez déjà reçu plusieurs prix pour vos livres (prix Chronos, prix Matti Chiva…), qu’est-ce que l’on ressent à ce moment-là ?
 
J’ai été très gâtée en recevant le Prix Chronos pour mon tout premier roman. C’était un peu irréel, mais j’étais très fière et le prix étant doté, ça m’a permis d’écrire le deuxième. Recevoir le Prix du Festival du Premier Roman pour « Norma » a aussi été un merveilleux moment. C’est une reconnaissance qui encourage à continuer, et vu la difficulté de la condition d’auteur, c’est précieux.
 
 
13.    Quels sont vos livres préférés ? votre style préféré ?
 
Ça, c’est la question piège !  Je n’ai pas de style préféré. Adolescente, je lisais tout ce qui me tombait sous la main : classiques français, russes, théâtre, poésie, polars de la Série Noire etc. Je continue encore aujourd’hui, sauf que je suis de plus en plus intéressée par le style et la façon dont l’histoire est écrite, plutôt que par l’histoire elle-même. Du coup, beaucoup de livres me tombent des mains.
 
 
14.    Un dernier mot pour vos lecteurs ou futurs lecteurs ?
 
Les remercier d’exister et de me suivre ?
 
 
 
BIBLIOGRAPHIE de MAIA BRAMI :
          Romans :
-          L’inhabitée, Editions de l’Amandier (2015)
-          Paula Becker le peinture faite femme, Editions de l’Amandier (2015)
-          La vie refusée, Editions de L’Ixcéa (2012)
-          Dans le ventre des femmes, BSC Publishing (2012)
-          Le sang des cerises, Editions Rhubarbe (2010)
-          Norma, Editions Folies d’encre (2007)
          Nouvelles :
-          Passages, Océan Editions (2010)
          Essais :
-          Lettre au poète, Editions Belin (2014)
          Poésie :
-          Suite enfantine, Editions du Petit Flou (2013)
-          Pas d’ici, pas d’ailleurs, anthologie de voix féminines, Voix d’Encre (2012)
-          Enfances, regards de poètes, anthologie, Editions Bruno Doucey (2012)
-          Pour qu’il advienne, poèmes, Editions Caractères (2010)
          Beaux livres :
-          Kama Sutra, 30 positions pour fantasmer, Editions Magellan & cie
-          9 mois par moi, carnet de grossesse, Editions Aubanel
          Jeunesse :
-          Même les stars aiment les sardines à l’huile (2015)
-          Les princes charmants n’existent pas, Nathan (2014)
-          Le garçon d’à côté, roman Je bouquine (2013)
-          Serpent à lunettes !, Nathan
-          En rentrant de l’école, Editions Grasset Jeunesse
-          Goûte au moins, Editions Circonflexe
-          Ne me parlez plus de Noël !, Nathan
-          Mon arbre ami, Editions Casterman
-          Les pères aussi ont leurs secrets, Editions Grasset Jeunesse
-          Vis ta vie Nina, Editions Grasset Jeunesse
          Collectifs :
-          Histoires cueillies pour Haïti, TheBookEdition (2010)
-          Quand les baobabs chatouillent les nuages, Vision du monde/Destination2055 (2010)
-          Si je t’écris, Aide au Soutien des Enfants Malades (2007)
-          Amis-mots, Aide au Soutien des Enfants Malades (2005)
 
 
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