Pouvez-vous
nous parler de Pocket Jeunesse ? PKJ est la marque jeunesse historique du groupe
Univers Poche, qui lui-même fait partie du groupe Editis.
Combien
de personnes travaillent dans une ME ? PKJ est dirigée par
Natacha Derevitsky, directrice du pôle jeunesse chez Univers Poche. L'équipe
éditoriale est composée de 4 éditeurs, de deux correctrices, d'une fabricante
et d'une assistante éditoriale stagiaire. C'est sans compter les membres des
services transversaux (marketing, commercial, communication, presse...) qui
travaillent pour plusieurs marques.
Quels
sont les métiers présents dans une ME ? Quelles études faire pour faire chacun
de ces métiers ? Peut-on travailler dans une ME sans diplôme
spécifique ? C'est une question très vaste et je ne peux
répondre que pour le travail d'éditeur. Les pré-requis pour devenir éditeur
sont d'être bac+5, soit en lettres, soit en communication ou de plus en plus en
école de commerce, de maîtriser une à deux langues étrangères (l'anglais est
impératif) et d'avoir déjà de l'expérience en stage quand on postule pour son
premier poste. Personnellement, j'ai effectué 18 mois de stage mis bout à bout,
ainsi que plusieurs "petits" boulots de l'édition : lectrice,
community manager (à une époque où ce n'était pas encore considéré comme un
"vrai" travail), vendeuse sur divers salons du livre. Mon conseil est
de cumuler un maximum d'expérience pour mieux cerner ce que l'on veut faire,
car il existe autant de types de livre que de profils d'éditeurs : un éditeur
de dictionnaires ou de documentaires est amené à développer des compétences
différentes qu'un éditeur de fiction ou de bandes-dessinées.
Personnellement, j'ai choisi la voie
professionnelle avec un DUT infocom métiers du livre très complet (et diplômant
à bac +2) mais beaucoup passent par la voie de la prépa littéraire. J'ai
ensuite poursuivi un double cursus communication/métiers du livre avant de
conclure par une année de M2 édition à Paris IV - La Sorbonne où la formation
est assurée par des professionnels de l'édition, ce qui a été d'une importance
majeure dans le développement de mon réseau.
Comment
se passe le processus de l’édition (du manuscrit au livre-objet) ? Comment se
passe la vie quotidienne d’un éditeur ? Personnellement, je
travaille exclusivement sur des traductions. Les projets arrivent par plusieurs
biais. Je peux repérer un titre dans les catalogues des maisons étrangères et
m'assurer que les droits sont toujours libres pour le marché français, ou des agents
et sous-agents peuvent m'envoyer des projets, sur lesquels nous enchérissons si
d'autres maisons sont intéressées. Je m'occupe ensuite de les envoyer en
traduction, en choisissant pour chaque titre le meilleur traducteur possible.
Nous travaillons la traduction ensemble puis intervient la phase de correction
et je m'occupe également d'établir un brief de couverture et de produire tous
les éléments nécessaires à nos équipes commerciales, marketing, presse : des
résumés, des argumentaires et bien sûr la 4e de couverture. Enfin, il y a un
travail d'accompagnement : je présente les titres aux équipes internes, à
l'oral, ainsi qu'à des blogueurs partenaires, ou lors de conférences, sur des
salons etc. Lorsque les auteurs sont invités en France, c'est aussi mon travail
d'encadrer leur séjour, avec toute l'équipe.
Combien
recevez-vous de manuscrit par an/mois ? Je reçois personnellement
2 à 3 manuscrits par jours. A l'échelle de PKJ, je dirais une dizaine par jour.
Un
petit scoop concernant de nouvelles parutions ? Finding Cinderella, le
livre compagnon de Hopeless et Losing Hope paraîtra en août prochain, c'est une
courte romance parfaite pour l'été !
En
avril, paraîtra mon titre favoris de Kelley York (l'auteur de Sous la même
étoile et Le Piège de l'innocence) : La rencontre du dernier espoir, sur un
sujet dur mais traité avec tout le talent exceptionnel de l'auteur. Le
narrateur ne pourra pas vous laisser de marbre !
Quels
conseils pouvez-vous donner aux personnes qui n’ont pas encore été publié ? De n'envoyer que la
meilleure version de leur projet. De ne pas hésiter à se faire relire par des
gens en qui ils ont confiance et de tenir compte du retour de leurs lecteurs.
Puis de choisir avec soin les maisons à qui ils veulent soumettre leur
manuscrit en étudiant leur ligne éditoriale : si le projet est bon mais qu'il
ne correspond pas à ce que la maison produit, il n'a aucune chance d'être
sélectionné.
Comment
se passe un salon littéraire côté ME ? Nous avons une
responsable événementiel en interne qui se charge de la partie
organisationnelle. Ensuite l'édito se concerne pour savoir quels auteurs
inviter et l'encadrement s'effectue avec l'aide de nos attaché(e)s de presse.
Pensez-vous
les réseaux sociaux sont essentiels dans l’édition ? De mon point de vue, oui
et de plus en plus. Je me sers énormément de Goodreads par exemple pour
surveiller l'actualité des auteurs que je suis et lire les retours des
lecteurs.
Cela
nous sert également à mieux saisir les attentes de nos lecteurs et à repérer
les nouvelles tendances.
C'est très gratifiant d'avoir des retours
positifs à travers twitter ou facebook quand on est éditeur, car nous en avons
rarement dans notre vie de tous les jours, ce sont avant tout les libraires qui
bénéficient des retours de lecteurs.
Réponses de Pauline Mardoc - Directrice de la collection PKJ 15+
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